La pyramide El Castillo de Chichén-Itza (Mexique)

Pyramide El Castillo - Chichén-Itza

Pyramide El Castillo – Chichén-Itza

Lors d’une conférence de presse donnée le 13 août 2015, les Pr. Arturo Iglesias Mendoza, directeur de l’institut de géophysique de l’UNAM et René Chávez Segura, chercheur à l’UNAM ont présenté les résultats de leurs travaux d’analyse tomographique du site de la pyramide El Castillo – surnommée aussi pyramide de Kukulkan – à Chichén-Itza, dans la péninsule du Yucatan. (conférence de presse intégrale à retrouver ici)

FOTO: INSTITUTO DE GEOFÍSICA UNAM /CUARTOSCURO.COM

Source: Institut de géophysique UNAM/CUARTOSCURO.COM

La tomographie électrique, ou tomographie de résistivité électrique (ERT) consiste à étudier les mécanismes de conduction et de polarisation électrique du sous-sol afin de qualifier les différentes composantes de la nature du sol. En répartissant des électrodes tout autour de l’édifice, l’équipe du Pr. Chávez a obtenu une cartographie en 3D du site, sans avoir à employer de techniques intrusives.

C’est ainsi qu’ils ont eu la surprise de découvrir une cenote à l’aplomb de la pyramide large de 30 mètres à environ 20-25 mètres de la surface. Les cenote sont courantes dans la région du Yucatan qui manque cruellement de cours d’eau naturels. De tout temps, les populations locales ont appris à utiliser ces cavités naturelles – ou à en creuser de nouvelles dans la roche calcaire si nécessaire – pour y recueillir et stocker l’eau de pluie.

Kukulkan-cenote

La présence d’une cenote à l’aplomb de la pyramide El Castillo renvoie à une découverte similaire faite par l’archéologue Edward Thompson en 1896 sur une structure plus modeste dénommée El Osario, qui se situe à 300 mètres environ de la pyramide d’El Castillo. Thompson y découvrit l’entrée d’un puits situé à l’aplomb de la plateforme centrale qui menait à une cavité naturelle profonde d’une douzaine de mètres (voir le schéma ci-dessous).

Cette présence récurrente d’eau souterraine ne surprendra aucun chercheur en géobiologie du sacré. Le même principe s’applique en effet à nos églises romanes et gothiques – même si l’on parle alors de puits druidique. Cette présence perturbe  nombre d’archéologues qui pourtant s’interrogent encore et toujours sur le ré-emploi de structures antérieures que dissimule l’érection de nouvelles pyramides (ou d’églises en Europe).

Il me reste encore à relever l’intervention du Pr. Denisse Argote lors de cette conférence de presse, qui rappelait très justement l’importance que revêtait ces cavités souterraines – et les cenote en particulier – dans la cosmogonie méso-américaine, non seulement en regard de l’origine de la vie – faisant référence à la matrice placentaire dont nous sommes tous issus – mais aussi de l’infra-monde dont l’espèce humaine provenait selon la tradition maya.

Cette référence du Pr. Argote au symbolisme du placenta faisait curieusement écho à ce que m’avait confié en 1997 un brujo – un sorcier maya local – pendant que nous échangions nos impressions au sommet de cette même pyramide d’El Castillo : Il m’expliquait alors que cette structure s’inscrivait dans le prolongement d’une ligne droite reliant deux cenote à ciel ouvert, et que sa fonction s’apparentait précisément… à celle du 2ème chakra.

Nous savons désormais pourquoi…

El Osario - Plan en coupe (source : Ignacio Marquina)

El Osario – Plan en coupe (source : Ignacio Marquina)

Aerial view of Chichén-Itza (Source : Google Map)

Vue aérienne de Chichén-Itza (Source : Google Map)

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